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WARSHEH

de Lucile GARCON
23 minutes, 2010
Production : Rami ZURAYK et Lucile GARCON / France

Chaque année, au début du printemps, des bus descendent de la vallée de l’Euphrate en direction de la frontière libanaise. Trois années de sécheresse consécutives ont rendu hostile le cœur du Croissant fertile, et jeté sur les routes de nombreux Syriens n’ayant plus de quoi se nourrir. Des familles entières franchissent les monts de l’Anti-Liban ; les hommes se font embaucher dans le bâtiment, à Saïda ou à Beyrouth, les femmes et les enfants travaillent aux champs sous les ordres de contremaîtres et d’un chef qui prélève une commission sur leurs salaires.
Certains de ces saisonniers ne rentrent plus chez eux l’hiver, ils passent des années dans des tentes de fortunes construites en sacs à patates, le long des routes qui mènent au fameux site archéologique de Baalbeck. Si de la fenêtre de la voiture, les touristes y voient le charme d’un nomadisme ancestral, le regard porté à l’intérieur du camp constate une autre forme d’archaïsme, moins romantique, mais caractéristique des champs modernes.

Lucile GARCON est née en Normandie en 1987. Après des études d’agronomie et d’anthropologie à Paris, elle est partie au Liban en septembre 2009 avec une caméra. Parallèlement à différents travaux de recherche menés en collaboration avec l’université américaine de Beyrouth, elle a écrit quelques articles de presse et réalisé un documentaire sur la condition d’ouvrier agricole dans la plaine de la Beqaa. Elle commence aujourd’hui une thèse de géographie qui s’intéresse à l’alimentation. Comme réalisatrice, elle a tourné les films suivants : « Warsheh » (2010, 23 minutes) ; « Un hectare à Beyrouth » (2009, 5 minutes) ; « Le temps des cerises » (2008, 22 minutes).

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