Tout sur la présélection du PriMed 2013
Le jury de présélection du PriMed 2013 s’est réuni à Rome du 17 au 21 décembre 2012, dans les locaux de la RAI, grâce à la coordination assurée par notre Secrétaire Générale, Maria DU BESSE.A l’issue de cette semaine, la Présidente de la RAI, Anna Maria Tarantola, a honoré les membres du jury et l’équipe du CMCA de sa présence. Elle a rappelé à cette occasion toute l’importance qu’elle accorde à la Méditerranée et au PriMed.
Pour cette 17ème édition du PriMed, 440 films ont été reçus en provenance de 36 pays, un record historique de participation pour le festival.
Le jury de présélection du PriMed 2013 était composé de :
Mohamed Nadir AZIZA (Osservatorio del Mediterraneo), Elisabeth CESTOR (MuCEM), Zouhair LOUASSINI (RAI), Fabio MANCINI (RAI3 / Doc3), Lorenzo HENDEL (RAI 3 / Doc3), Leila MATTAR (traductrice), Mirelle MAURICE (INA Méditerranée), Claire DECHAUX (INA Méditerranée), Carolina POPOLANI (réalisatrice / productrice), Sami SADAK (Babel Med Music), Simone SIBILIO (Université LUISS de Rome), Vanessa TONNINI (Festival Rendez-Vous / MedFilm Festival), François JACQUEL (CMCA), Valérie GERBAULT (CMCA), Paola LANFRANCHI (CMCA), Franco REVELLI (CMCA) et Julien COHEN (CMCA).
LES TEMOIGNAGES DES MEMBRES DU JURY
Mohamed Nadir AZIZA (Osservatorio del Mediterraneo): « Le métier de juge m’a toujours un peu effrayé, tant le poids de la responsabilité me paraissait lourd à porter, devant les simplifications que tout jugement impose à la complexité de ce qui doit être évalué avant d’être jugé. C’est pourquoi c’est toujours avec une certaine appréhension que j’accepte une invitation à faire partie d’un jury. Cette appréhension disparut bien vite lorsque commença le travail du jury de présélection du PriMed.
De fait, le travail préparatoire de la merveilleuse équipe du CMCA et de leurs collègues de la RAI avait déblayé, de manière appropriée, la forêt de candidatures reçues qui dépassa les 400 films, allégeant le travail des membres du jury et facilitant leur tâche. Les œuvres retenues dans chaque catégorie le furent à la suite de débats approfondis et de votes démocratiques. Mais, bien sûr, dans ce genre d’exercice, nul n’est à l’abri d’une erreur de jugement. Alors adressons nos félicitations à ceux dont les œuvres continueront à concourir à Marseille, en juin 2013, et nos regrets à ceux qui quittent aujourd’hui la compétition avec le vœu de les retrouver à la prochaine édition du PriMed. »
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Lorenzo HENDEL (RAI3 / Doc3) : « Le principal critère de sélection pour le PriMed est le sujet, dans le sens où la frontière entre documentaire et reportage d’investigation, et entre ce qui est intéressant et ce qui ne l’est pas, dépend du sujet même du film, et non pas de sa structure formelle, du langage, ou de la force de l’histoire racontée. Mon expérience m’amène à penser que ce qui fait la force d’un documentaire, qui mérite d’être récompensé, et qui est susceptible d’attirer un large public, ce n’est pas le sujet, mais la force de la structure dramaturgique et des personnages. S’attacher à la problématique est une approche héritée du journalisme, mais inappropriée aujourd’hui pour évaluer la qualité d’un documentaire de création sur les marchés internationaux. J’espère qu’à l’avenir nous pourrons modifier cette approche. »
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Leila MATTAR (traductrice) : « Ma première expérience en tant que jurée fut particulièrement stimulante. De par mes goûts personnels et les études que j’ai suivies, j’ai été fascinée par les biographies d’artistes, l’utilisation des images d’archives et l’atmosphère mélancolique de certaines œuvres. Travailler à la sélection avec des experts de tous horizons m’a permis de découvrir un ensemble de films de bonne qualité, qui traitent fidèlement des problématiques, des enjeux (de l’environnement à la politique) et des arts dans les pays méditerranéens. Ce fut pour moi un enrichissement personnel immense. »
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Carolina POPOLANI (réalisatrice/productrice) : « Les documentaires du PriMed m’ont frappé par le grand soin apporté à l’image et l’originalité des sujets. Je pensais connaître la Méditerranée, mais je ne savais pas par exemple qu’en France, à l’instar des « pieds noirs », il y avait eu les « pieds rouges »; qu’en Tunisie, bien avant la révolte de 2011, il y avait eu une importante révolte des mineurs dans le Sud du pays. Je savais que la Méditerranée était polluée, mais pas qu’elle était devenue une véritable décharge. J’ai suivi avec plaisir toute l’épopée algérienne, la libanaise, les belles histoires racontées au Maroc, en Serbie, en Egypte, en Bosnie… Les thèmes sont tous intéressants, de l’histoire à l’actualité sociale ou anthropologique, et la réalisation montre beaucoup de professionnalisme. Raison pour laquelle le choix a été difficile, et je pense que choisir les gagnants sera tout aussi difficile ! Bonne chance à tout le monde ! »
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Simone SIBILIO (Université LUISS de Rome) : « La catégorie Première Œuvre nous a offert un éventail très riche et diversifié de films. En sélectionner le meilleur fut une tâche très stimulante et intéressante, d’une part à cause de la qualité générale des travaux présentés, d’autre part à cause de la complexité et du caractère poignant de la plupart des problèmes traités dans ces films. Il n’est plus surprenant de voir que la production la plus intéressante vient du Sud de la Méditerranée, qui se pose à nouveau comme un foyer de créativité artistique, et un lieu où le besoin de comprendre et de capter les changements en cours autour de nous est incessant.
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Zouhair LOUASSINI (RAI News) : « Je me suis rendu compte qu’avec les documentaires on peut réellement comprendre la Méditerranée. Il est très intéressant de voir non seulement la situation de quelques pays où l’actualité est agressive et marquée par la guerre, comme la Syrie ou la Libye, mais aussi des sujets comme l’environnement, avec des situations très graves en Méditerranée. »
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Mireille MAURICE (INA) : « Une année Capitale pour un PriMed au cœur d’une semaine de la Méditerranée audiovisuelle ! Une semaine de présélection riche et rigoureuse pour proposer au jury et au public des œuvres de grande qualité, pour un PriMed spécial Marseille-Provence 2013, où les enjeux de mémoire chers à l ‘INA se font plus contemporains que jamais… Un grand merci au CMCA et à la RAI pour ces moments de plaisirs audiovisuels partagés… »
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Vanessa TONNINI (Festival Rendez-vous / MedFilm Festival) : « Je suis ravie d’avoir participé au travail du jury de présélection de la 17ème édition du PriMed. Et je souhaiterais remercier vivement le CMCA : cela a été l’occasion d’un voyage à travers la Méditerranée dans tous ses états et un parcours qui s’est déroulé parmi une importante sélection de titres reflétant la richesse du cinéma documentaire de Mare Nostrum. Les œuvres choisies par le CMCA nous offrent une vision de la complexité et des contradictions de cette espace magique qu’est la Méditerranée, « continent liquide, aux frontières solides et aux habitants mobiles » comme l’a écrit Bruno Etienne. »
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Sami SADAK (Babel Med Music) : « La Méditerranée créatrice d’un art de vivre est en même temps un ensemble complexe où règnent des contradictions, des tensions, mais où demeure néanmoins un sentiment d’appartenance qui donne vie aux êtres du monde méditerranéen. Ce jury du PriMed a été, comme toujours, un grand moment de découverte ou de redécouverte de cette complexité à travers des films qui pouvaient atteindre un degré incomparable de richesse et d’éclectisme. Ces journées de visionnage deviennent pour moi un moment si intense d’immersion dans la réalité méditerranéenne que je ne puis plus m’en passer. »